Introduction 1 - Présentation du principe des cartes de contrôle 2 - Les différentes cartes de contrôles 3 - Illustration par exemples Conclusion |
Ses recherches, menées aux «Bell Laboratoires», le conduisirent à définir les limites de contrôle. Les cartes de contrôle sont utilisées depuis de nombreuses années aux Etats-Unis et en Europe, et cela parce qu'au-delà d'un simple outil de contrôle, leur utilisation apporte des avantages significatifs à la performance des entreprises.
Les cartes de contrôle outils d'amélioration continue
La qualité s’inscrit nécessairement dans le cadre d'un processus d'amélioration continue, nous devons donc inscrire notre analyse statistique dans le temps.
Il est communément admis que pour améliorer une fonction quelle qu’elle soit, il est d'abord nécessaire de la stabiliser. Il en est de même pour l'amélioration des procédés de fabrication et ceci quel que soit leur niveau d'automatisation.
La qualité de la production d'un procédé repose avant tout sur la capacité du pilote à stabiliser son procédé. Pour cela il doit disposer d'un outil lui permettant de faire clairement la distinction entre un état stable et un état instable : tel est le rôle des cartes de contrôle.
Avant de stabiliser un procédé, il est important de savoir identifier les causes qui créent les variations dans sa production.
La bonne utilisation de cet outil repose sur la capacité à collecter une information pertinente, à interpréter correctement les situations mises en évidence par la carte, et à respecter des règles de mise en œuvre.
Tout procédé présente une variabilité naturelle, qui est le résultat des effets cumulés de plusieurs petites causes incontrôlables.
Ces causes sont liées à la combinaison de 5 facteurs composant un procédé de fabrication (Machines, Méthodes, Matières, Main d’œuvre, Milieu).
Ces causes sont appelées causes aléatoires car elles ne sont pas maîtrisables.
Si elles ne sont pas trop nombreuses, la performance du procédé reste acceptable.
Un procédé dont les seules sources de variation sont des causes aléatoires est un procédé stable et prévisible. On dit que le procédé est en état de contrôle statistique. Les causes aléatoires ne peuvent pas être totalement éliminées.
Il existe d’autres sources de variation d’un procédé. Cette dispersion exceptionnelle est due à 4 grands types de causes :
Les variations dues à ces causes accidentelles sont plus importantes que celles dues aux causes aléatoires, et rendent souvent la performance du procédé inacceptable.
On appelle ces causes les causes assignables. Elles doivent être éliminées dans le cadre du fonctionnement normal du procédé.
L’objectif des cartes de contrôle et de permettre de repérer les causes assignables le plus rapidement possible afin de les éliminer au plus vite et d’éviter qu’un trop grand nombre de pièces non conformes ne soient produites.
Deming a identifié 17 types de causes aléatoires :
Il est de la responsabilité des managers, avec l’aide des opérateurs, de rechercher ces causes aléatoires pour les éliminer.
Il existe deux types d’échantillonnages :
Par exemple si la taille de l’échantillon est de 5, l’opérateur ou le pilote du procédé isolera les 5 dernières pièces produites à un intervalle de temps régulier.
Ce mode d’échantillonnage est utilisé quand l’objectif premier des cartes de contrôle est de détecter des changements dans le procédé.
Cette méthode est la plus utilisée pour suivre l’évolution d’un procédé dans le temps et surtout pour contrôler la stabilité de fonctionnement d’une machine.
Dans ce cas l’échantillon est le plus souvent prélevé par un inspecteur du service contrôle qui choisit aléatoirement un nombre de pièces déterminé au sein de la production réalisée depuis son dernier passage. Cette méthode est utilisée quand l’une des finalités de la carte de contrôle est de faciliterla prise de décision sur l’acceptation de la production.
Ces deux types d’échantillonnages permettent de mettre en place les cartes de contrôle. Il y a néanmoins des exigences préalables à respecter avant la mise en œuvre de celles-ci :
Une fois ces exigences respectées, la carte de contrôle est normalement bien utilisée et permet l’amélioration de la performance de l’entreprise.
Elle représente pour l’entreprise qui la met en place 6 avantages :
Les cartes de contrôle qui suivent l’évolution de telles caractéristiques sont appelées des cartes par attributs.
La carte de contrôle par attributs se présente en un seul graphique permettant de suivre la non qualité de la production.
Pour ce type de cartes, les individus sont classés en «bons» ou «mauvais».
L’ efficacité de telles cartes est médiocre car les critères de classification sont subjectifs.
Les cartes de contrôle par attributs sont les premières cartes qui peuvent être implantées dans les ateliers. Elles demandent généralement peu ou pas de travail supplémentaire aux opérateurs. En revanche, elles leurs permettent de découvrir le principe des cartes et d’améliorer rapidement la performance du procédé.
Ces cartes ne sont pas encore de réels outils de maîtrise du procédé car elles utilisent une information à posteriori : le constat des non conformités. Bien qu’étant un outil de détection, la mise en place de ces cartes est le premier pas sur le chemin de l’amélioration continue. Elles n’exigent pas de nouvelles collectes d’informations mais seulement une mise en forme différente de l’information existante. Toutefois, la mise en œuvre de ces cartes présente une difficulté : la définition de la conformité.
Elles sont souvent les premières cartes implantées dans les entreprises car elles offrent des avantages facilitant leur mise en œuvre et les rendant immédiatement opérationnelles.
Ainsi, les données nécessaires à l’établissement de ces cartes sont :
En effet, la mesure de la conformité est le plus souvent le résultat de l’expression d’un jugement. Or ce jugement peut varier d’une personne à l’autre, et pour une même personne varier dans le temps.
Elles sont utilisées lorsque la caractéristique est une variable mesurable.
Dans ce cas, la variation de la caractéristique est décrite par une mesure de tendance centrale, en général la moyenne, et une mesure de dispersion, l’étendue ou l’écart type.
Les cartes par variable les plus utilisées sont des cartes X et R (Moyenne - Etendue) ou X et S (Moyenne - Ecart type).
La carte de contrôle par variable est un réel outil de prévention. Grâce à elle, les pilotes des procédés ont à leur disposition une visualisation en temps réel de la performance de leur procédé.
Ils reçoivent ainsi une information en retour leur permettant d’adapter leur comportement et ainsi d’améliorer de façon continue la qualité du produit.
L’analyse périodique et continue de l’information chiffrée développe chez le pilote une meilleure connaissance du procédé. Il en résulte des interventions sur la marche du procédé au moment opportun et avec une efficacité accrue.
L’expérience ainsi accumulée favorise des comportements préventifs et réduit le nombre d’actions correctives ou temporaires perturbant le flux de transformation.
Pour la mise en œuvre de ces cartes, certaines exigences doivent être respectées notamment pour adapter le poste de travail.
La carte de contrôle par variable la plus utilisée est la carte suivant l’évolution de la moyenne et de l’étendue d’une caractéristique mesurée sur un échantillon.
Ce type de cartes présente une bonne efficacité.
La mesure étant effectuée sur un petit nombre de pièces, elle peut généralement être réalisée en temps masqué sans modification importante de la gamme opératoire.
Ainsi le pilote a un retour d’informations immédiat sur la performance de son procédé et peut donc réagir en temps réel et constater l’impact de la mesure corrective ou préventive qu’il aura prise.
C’est un atout important pour promouvoir une dynamique d’amélioration continue. Le pilote du procédé ne travaille plus uniquement pour faire un produit« bon » au regard des spécifications mais surtout pour réaliser la production la moins dispersée qui soit, compte tenu de la capabilité de son procédé.
Il gère un potentiel qui est la performance du procédé dont il doit maximiser l’impact.
Définition : L'écart type mesure la dispersion d'une variable aléatoire autour de son espérance E(X). Il se calcule sous plusieurs formes
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Tous les jours on prélève un échantillon aléatoire de 7 pièces.
On mesure les diamètres et on calcule la moyenne et l’étendue par échantillon.
A la fin du mois, on obtient les valeurs pour 20 jours.
On obtient les résultats suivants :
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La variable suit une loi normale et on souhaite calculer les limites de contrôle.
On calcule les limites de contrôle à partir de :
Pour fixer les limites on utilise le tableau suivant extrait du Manual on Quality Control of Materials (American Society for Testing Materials) :
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Le but est donc de :
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Ensuite, il faut calculer :
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Il faut ensuite tracer les graphiques à l’aide des résultats obtenus :
On trace le graphique correspondant aux moyennes de chaque jour, ainsi que les courbes représentant les limites calculées précédemment :
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On trace le graphique représentant les étendues de chaque jour, ainsi que les courbes des limites des étendues calculées précédemment :
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Il faut enfin commenter les résultats obtenus :
Pour cela, on regarde si la courbe représentée reste entre les deux limites, et on commente son évolution.
Si elle dépasse l’une des deux limites il faut en rechercher la cause, et si besoin est, définir des mesures correctives. Le graphique, ainsi que son analyse permet de déterminer si le procédé est sous contrôle ou hors contrôle.
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