A l�occasion de la Journ�e Fran�aise des Tests Logiciels du 30 mars 2010, Bernard Hom�s, Pr�sident du Comit� Fran�ais des Tests Logicels (CFTL) interviendra sur le th�me :
L�AMELIORATION DES PROCESSUS DES TESTS : UNE URGENCE ECONOMIQUE !
Dans un contexte de comp�tition internationale, de recherche de rentabilit� et de comp�titivit�, il est indispensable d�am�liorer l�efficacit� des processus de d�veloppement et de test. L�efficacit� des d�veloppements logiciels a fait l�objet de nombreuses actions ; nouveaux langages, de nouveaux paradigmes et nouvelles m�thodologies. Or, la qualit� des logiciels ne s�est pas am�lior�e sensiblement, les co�ts ont continu� � cro�tre, les d�lais � s�allonger. � Que fait la qualit�, � quoi servent les testeurs ? � est une question qu�on est en droit de poser.
Bernard Hom�s (52 ans) b�n�ficie d�une exp�rience de plus de 30 ans dans le domaine de la Qualit� et des Tests de logiciels. Au cours de sa carri�re, il a occup� diff�rents postes clefs � dimension internationale, notamment en tant que Directeur de Centre de Tests rattach� � la direction g�n�rale de SMC International. Depuis 1999, il exerce en qualit� de Consultant Senior � Environnement International Qualit� et Tests de Logiciels � pour le compte d�entreprises renomm�es : Eurocopter, Alcatel Space, TESSCO ltd, Orange France ou encore CRIM.
Apr�s des �tudes en informatique � l�ISIB Bruxelles et un Master of Sciences in Computer Information Systems, obtenu en Angleterre, Bernard poss�de les certifications Certified Tester Advanced Level (Full), ISEB/ISTQB, iSQI et Certified REQB Professional � Ing�nierie des Exigences, GASQ (Allemagne).
Il exerce �galement en tant qu�intervenant en derni�re ann�e du Mast�re, au sein de l�Ecole des Mines de Paris et de HEC, et a exerc� aux Ecole des Mines de Douai, Nantes et Al�s, et � l�ENST-B � Brest. Il dispense parall�lement de nombreuses conf�rences chaque ann�e. Bernard Hom�s est impliqu� au sein de diff�rentes organisations professionnelles : membre du jury de l�Acad�mie d�experts de France T�l�com R&D, Pr�sident du groupe de travail et auteur du Syllabus Avanc� de l�ITQSB, membre honoraire du bureau ex�cutif de l�IEEE France et membre fondateur de l�Association for Software Testing (USA), et du Global Association for Software Quality (GASQ).
LES FAITS PARLENT D�EUX-MEMES
Les d�veloppements logiciels co�tent de plus en plus cher. Avec une part correspondant � 30%, voire 50% du co�t total de d�veloppement, les tests en sont une partie non n�gligeable. Malgr� de nombreux efforts, la qualit� des logiciels ne semble pas s�am�liorer pour autant. L�actualit� r�cente (plusieurs millions d�utilisateurs de cartes bancaires allemands pris en otage en Janvier 2010 ; le fleuron d�Airbus oblig� de faire demi-tour le 20 novembre 2009 pour une panne de pilote automatique, etc.) nous le rappelle fr�quemment.
Selon des �tudes r�centes [1], le niveau de qualit� des logiciels livr�s est encore fortement am�liorable, les meilleures soci�t�s ne d�couvrant et ne corrigeant que 85% des d�fauts et livrant, avec le logiciel les 15% de d�fauts restants. D�s que l�on parle de milliers de d�fauts, 15% devient un nombre important.
L�augmentation sans cesse croissante de la complexit� des applications et du nombre d�interactions entre les logiciels (p.ex. Cloud, SaaS, etc.) fait qu�un d�faut dans un autre composant peut influencer le fonctionnement de votre propre logiciel ou syst�me. Pour vous en pr�munir, il est n�cessaire de faire des tests exhaustifs, ce qui est difficilement justifiable �conomiquement, voire impossible en termes de d�lais et de charge.
Dans un contexte de comp�tition internationale, de recherche de rentabilit� et de comp�titivit�, il est indispensable d�am�liorer l�efficacit� des processus de d�veloppement et de test. L�efficacit� des d�veloppements logiciels a fait l�objet de nombreuses actions ; nouveaux langages, de nouveaux paradigmes et nouvelles m�thodologies. Or, la qualit� des logiciels ne s�est pas am�lior�e sensiblement, les co�ts ont continu� � cro�tre, les d�lais � s�allonger. � Que fait la qualit�, � quoi servent les testeurs ? � est une question qu�on est en droit de poser.
LA PROFESSIONNALISATION DES TESTS
Depuis la publication des premiers ouvrages de vulgarisation sur les tests [2] il y a plus de 30 ans, de nombreux milliards de dollars (puis d�euros) se sont envol�s en fum�e, refl�tant frustration des utilisateurs, exasp�ration des testeurs et nuits blanches des d�veloppeurs. Et cela, malgr� les nombreux livres de r�f�rence et outils de tests existant � ce jour.
Dans le m�me temps, des organismes se sont pench�s sur l�am�lioration des processus et ont propos� des programmes d��valuation (CMMI, SPICE, ISO9000, etc.) qui ont d�montr� leur int�r�t �conomique, entre autre l�aspect d�am�lioration continue des processus, seul � m�me de proposer une r�duction des co�ts � long terme.
LES METHODES D�AMELIORATION DES PROCESSUS DE TEST
L�efficacit� des processus et techniques de test est d�pendante du contexte o� ils sont utilis�s, et seule une am�lioration continue garantit leur efficacit� accrue. L�am�lioration des processus de test, pour en r�duire les co�ts et la dur�e ou augmenter leur efficacit�, est un objectif affich� par tous. Cependant, ceci ne peut se faire qu�avec un niveau de r�f�rence � partir duquel comparer les �volutions.
Plusieurs m�thodes d�am�lioration de processus existent. Elles se regroupent en deux familles : celle � mod�le de r�f�rence externe o� l�on compare les processus par rapport � un r�f�rentiel id�al (p.ex. TPI, TMMI, CMMI) ; ou celle � mod�le de r�f�rence interne, o� le r�f�rentiel est la soci�t� elle m�me, et ses propres processus (p.ex. IMPROVE, PLAN, CTP, STEP, ODC).
L�am�lioration des processus bas�e sur un r�f�rentiel externe s�appuie sur des processus �tablis. Il est donc simple de faire appliquer ces m�thodes toutes faites. La mise en �uvre cependant peut ne pas correspondre aux attentes et une autre question peut se poser : quelles actions d�am�lioration envisager apr�s que le r�f�rentiel externe ait �t� compl�tement impl�ment� ?
L�utilisation d�une m�thodologie bas�e sur l�analyse du r�f�rentiel interne de l�entreprise est automatiquement adapt�e aux besoins de celle-ci, apr�s une �valuation (un audit) des processus de test et de d�veloppement existants, de leur rentabilit� respective (en terme de co�t, de g�n�ration de d�fauts et d�efficacit� de d�tection). L��valuation des processus et leur pertinence, l�identification des processus � am�liorer, la s�lection de ceux � am�liorer en priorit�, et la pr�conisation d�actions, n�cessitent une comp�tence pointue et une exp�rience �tendue de la part de l�acteur. De tels niveaux de connaissance requi�rent des consultants s�nior exp�riment�s. Si leur co�t journalier peut para�tre �lev�, les am�liorations qu�ils pr�conisent �tant adapt�es aux besoins de l�entreprise, leur rentabilit� � court terme est souvent fort �lev�e.
L�EVALUATION DE LA RENTABILITE
L��valuation de la rentabilit� des processus doit �tudier, outre les co�ts de r�alisation et le nombre de d�fauts identifi�s, le nombre de d�fauts qui �chappent au processus de d�tection. Il faut donc prendre en compte les co�ts des d�fauts (et tous les co�ts associ�s � leur correction), lesquels augmentent en cas de d�tection tardive.
Combien de soci�t�s �valuent actuellement les co�ts de leurs d�fauts selon le moment o� ils sont d�couverts ? Pourtant ces informations sont disponibles, il suffit de les mesurer.
Combien de responsables de d�veloppement sont en mesure d�identifier l�origine d�un d�faut, de l�associer � un processus de d�veloppement, et de proposer des actions d�am�lioration de fa�on � �viter une r�p�tition de ce d�faut dans le futur ? Combien sont en mesure de fournir une �valuation statistique liant les d�fauts identifi�s aux processus de d�veloppement qui sont � l�origine de ces d�fauts ?
DES AXES D�AMELIORATION
Plusieurs ouvrages de r�f�rence [3] mettent clairement en avant l�efficacit� des processus de test statiques (revues, inspections, analyses de code) et le besoin d�am�liorer la qualit� des exigences, comme moyens d�atteindre rapidement un niveau de qualit� ad�quat des d�veloppements. Une �tude r�cente [4] portant sur plus de 12 000 soci�t�s a d�montr� qu�aucune technique individuelle de test ne permettait de trouver plus de 30% des d�fauts d�une application. Il est donc recommand� de mettre en �uvre plusieurs techniques compl�mentaires pour assurer une efficacit� de d�tection autour de 85-90%.
QUELS PROCESSUS AMELIORER ?
La s�lection des processus � am�liorer doit se faire selon leur rentabilit�. Celle-ci s��value, d�une part en fonction des am�liorations imm�diates fournies (d�fauts suppl�mentaires d�tect�s), et d�autre part en fonction des am�liorations induites dans les autres processus. Exemple : un �diteur connu a r�ussi, par l�application d�inspections formelles (analyse statique) � trouver 50% de d�fauts de plus que lors des releases pr�c�dents, r�duisant la dur�e totale des tests de 15% et la charge de test dynamique de 75%.
MESURER ET AMELIORER LA RENTABILITE DES PROCESSUS DU TEST DOIT DEVENIR UN PREALABLE
La d�tection des d�fauts et leur correction sont les activit�s les plus ch�res du cycle de d�veloppement de logiciels. Toute am�lioration de ces processus se traduira directement par des r�ductions de co�t, par des d�veloppements de qualit� et une diminution du nombre de d�fauts d�tect�s par les utilisateurs.
Pour les am�liorer, il est important de mesurer les activit�s de tests, et aussi toutes les autres activit�s li�es au cycle de vie [5]des logiciels, depuis les exigences jusqu�� la maintenance, au support hotline et au SAV, car l�am�lioration des processus de test influence aussi ces autres processus. Une mesure en termes d�impact et en termes de volum�trie, aide � d�terminer les processus � am�liorer en priorit�.
La recherche des origines des d�fauts (Analyse des Causes Racine) permet d�identifier les processus d�faillants, � l�origine des d�fauts. Des m�thodes d�am�lioration des processus, int�grant les aspects syst�matiques et statistiques, permettent de garantir un taux de retour sur investissement sup�rieur aux meilleures soci�t�s cot�es en bourse.
Parce que les tests repr�sentent entre 30 � 50% des co�ts de d�veloppement, leur am�lioration est une urgence �conomique justifiant un regard appuy� de la part de la direction de nos entreprises. Une am�lioration it�rative de la rentabilit� des processus de test permettra de montrer la maturit� de notre profession, notre professionnalisme et notre valeur ajout�e.
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